Mesure du débit cardiaque par bioimpédance électrique thoracique ou par thermodilution

Les auteurs se proposent de valider une nouvelle technique de mesure non sanglante du débit cardiaque, la bioimpédance électrique transthoracique, en la comparant à une technique de référence, la thermodilution. L'étude est réalisée chez onze patients en ventilation spontanée dont l'état cardiovasculaire est stable. Simultanément, les mesures sont réalisées d'une part avec un NCCOM3 (bioimpédance) utilisé selon le mode déclenché, d'autre part avec une sonde de Swan-Ganz et un calculateur Siemens (thermodilution). Chez chaque patient, dix mesures par chacune des deux techniques sont réalisées. L'étude statistique porte donc sur 110 couples de mesures. Les différents tests pratiqués confirment l'existence d'une corrélation satisfaisante des deux techniques. Le coefficient de corrélation entre les 110 couples de valeur est de 0,725 (p < 0,01) et celui entre les 11 couples de moyennes des mesures par patient est de 0,818 (p < 0,005). De plus, les tests mettent en évidence une dispersion des mesures significativement plus importante chez un patient donné avec la thermodilution. La bioimpédance électrique thoracique est une technique fiable, à condition de respecter les limites d'utilisation de l'appareil. Son but n'est pas de supplanter la sonde de Swan-Ganz, mais de proposer une alternative pour la mesure du débit cardiaque. Son caractère non sanglant, continu et non limité dans le temps, ainsi que sa facilité de mise en œuvre, rendent cette technique très intéressante dans de nombreuses circonstances, en particulier en réanimation.